Aotsugi est une sorte de déclinaison à l’échelle urbaine du kintsugi japonais. La porcelaine est ici utilisée comme matériau de réparation, renversant ainsi sa perception habituelle tout en lui ménageant une place dans l’espace urbain.

Les vingt interventions sont autant d’objets uniques répondant directement à leurs contextes. Tour à tour immédiatement lisibles ou plus discrètes (voire presque secrètes), elles se laissent découvrir au gré des parcours de chacun. La finition à l’émail traditionnel « bleu de four », traitement robuste et précieux de la porcelaine, affirme un franc contraste avec l’existant et donne à l’ensemble son homogénéité.

Répondant à la demande de création d’un jalonnement du centre-ville de Limoges, Aotsugi laisse la ville suggérer elle-même ses propres jalons dans ses interstices, ses espaces vacants. La porcelaine devient ici le matériau qui restaure les volumes cassés, remplace les objets disparus, reconstitue les morceaux amputés, recoud les surfaces disjointes.